Voici les témoignages de quelques séminaristes :

« Comme toute la période de confinement, j’ai vécu Pâques dans ma paroisse d’insertion. La semaine Sainte a été très inhabituelle ! Comme d’habitude, nous avons célébré Pâques dans l’église paroissiale. Toutefois, l’absence des fidèles a été douloureuse. Cependant, par la prière, nous sommes restés en communion avec eux. Pâques est un moment privilégié pour cela ! Nous avons également tenté d’aider les paroissiens à vivre ces jours par une retransmission internet en direct. Pâques a été également un moment très fraternel au presbytère. Nous avons pu célébrer la résurrection dans la joie ! »

Médéric, séminariste du diocèse de Nanterre, 2è année de 2d cycle

 » Cela a été une vraie souffrance de devoir quitter le séminaire pour le confinement. A peine entré en début d’année, je me suis senti comme arraché de la terre dans laquelle on venait de me planter. Malgré ce bousculement dans ma formation, j’ai pu retrouver un rythme de vie presque identique une fois en paroisse. J’ai eu la chance de vivre un beau Triduum Pascal, malgré une église vide… La petite communauté que nous formons avec le curé, les trois religieuses vivant à la paroisse et un autre séminariste a su remplir l’édifice par la noble simplicité de la liturgie et des chants, et ainsi rejoindre dans la prière tous ceux qui auraient dû être présents avec nous ! Je ne risque pas d’oublier cette première année de formation… »

Jean-Malo, séminariste du diocèse de Créteil, 1è année de 1er cycle

« Etant en famille pendant le confinement, j’ai vécu Pâques d’une manière particulière cette année. Je retiens particulièrement l’expérience de la communion des saints que j’ai mieux comprise à cette occasion. J’ai eu la chance de vivre la liturgie des heures en famille, nous avons donc prié la prière de l’Eglise en communion avec tous ceux qui vivaient cela en même temps et qui étaient pour beaucoup confinés comme nous.

Le curé de la paroisse de notre maison de campagne familiale m’a proposé de vivre les offices de la semaine sainte qu’il célébrait. J’ai donc eu la chance d’accéder de manière privilégiée à la liturgie si belle du triduum. Y allant seul, j’ai aussi compris la force de la communion des saints pour porter tous ceux qui étaient absents. Finalement, la douleur de ne pas pouvoir vivre communautairement Pâques a été vécue dans un plus grand silence que d’habitude et dans la paix. »

Paul, séminariste du diocèse de Nanterre, 2è année de 1er cycle

« J’ai vécu, malgré ce temps difficile, une belle semaine sainte et aussi une belle fête de Pâques. Etant dans ma paroisse d’insertion, j’ai eu la chance de vivre ces moments avec 4 prêtres. C’étaient des moments uniques et privilégiés car vivre la mort et la résurrection de Notre Seigneur avec 4 prêtres est une chance. Mais la vivre sans l’assistance visible et physique des nombreux fidèles n’est pas facile et je rajouterai que c’est même triste. Toutefois, un moment spécialement fort a été l’office de la passion du vendredi et notamment l’adoration de la Sainte Croix. L’adoration de la Croix n’a duré que quelques minutes contrairement à d’habitude, mais c’était très beau. J’ai eu l’impression, je dis cela humblement, d’être en communion avec Jésus et aussi avec toutes les personnes qui souffrent ces temps-ci : les personnes malades, les personnes seules, isolées, abandonnées… Oui la Croix de Jésus nous sauve du mal mais être au pied de la Croix est difficile. Et je pense que beaucoup de nos contemporains sentent le poids de cette Croix aujourd’hui.

Malgré la présence spirituelle forte des paroissiens par le direct YouTube, j’ai eu, avec les prêtres, l’impression d’être seul avec Jésus en Croix en lien avec toutes ces personnes que j’ai citées.

Et enfin le dimanche de Pâques a été une belle fête ! Quelle joie de fêter et d’avoir la messe le jour de la résurrection de Jésus ! »

Xavier, séminariste du diocèse de Nanterre, 1è année de 2d cycle

« En famille avec mes parents, frères et sœurs, je profite de ce temps de retraite imprévu pour cultiver un rythme de vie plus calme en allant aux choses essentielles : la prière quotidienne, la poursuite des études à distance, un lien quotidien entretenu avec la vingtaine de catéchumènes de ma paroisse (expérience étonnante de se retrouver aumônier d’un groupe WhatsApp !), et même quelques précieux cours de cuisine… J’ai retrouvé un vieil ami, le piano familial, qui supporte quotidiennement mes tentatives schumanniennes. C’est bien sûr un temps douloureux de privation des sacrements ; les messes en ligne sont un réconfort et permettent de garder un lien de communion avec les paroissiens. Il faut aussi improviser et notre maison s’est par exemple transformée le vendredi saint en via dolorosa pour vivre en famille un chemin de croix. »

Etienne, séminariste du diocèse de Pontoise, 3è année de 2d cycle

« J’ai vécu Pâques en cette période de confinement au séminaire Saint-Sulpice avec les pères et 2 séminaristes restés comme moi. La semaine Sainte est pour nous habituellement le temps fort de l’année en termes d’insertion paroissiale où l’on vit pleinement immergé dans nos communautés, ce cœur de l’année liturgique. A défaut de le vivre normalement dans ce contexte, c’est donc au séminaire que nous l’avons vécue, dans un esprit d’intercession pour le Peuple de Dieu auquel est confisquée cette joie. C’est donc dans un climat de silence, sur un mode peut être plus contemplatif et dépouillé que j’ai pu vivre Pâques cette année, en prenant le temps de plonger dans la Parole de Dieu. En cela je pense que mon expérience, malgré la grâce que j’ai eu de pouvoir vivre cette célébration liturgique, rejoint celle des chrétiens qui ont à vivre ce temps de confinement comme une grande retraite forcée et qui j’espère peuvent en tirer les fruits spirituels avant que l’on puisse vivre à nouveau la communion d’une manière renouvelée dans la joie de la résurrection. »

Amaury, séminariste du diocèse de Nanterre, 2è année de 1er cycle