Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 10, 38-42)

En ce temps-là, Jésus entra dans un village. Une femme nommée Marthe le reçut. Elle avait une sœur appelée Marie qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Quant à Marthe, elle était accaparée par les multiples occupations du service. Elle intervint et dit : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ? Dis-lui donc de m’aider. » Le Seigneur lui répondit : « Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. »

Méditation

L’Évangile serait-il un éloge de la paresse ? Certainement pas ! Dimanche dernier, la parabole du bon Samaritain nous montrait en exemple un homme qui ne ménage pas sa peine pour son prochain.

Mais ici, l’évangéliste nous invite à un déplacement du regard. La vie de disciple du Christ ne consiste pas à tout faire « comme il faut », à l’image de Marthe qui, en maîtresse de maison dévouée, s’active pour accueillir dignement son invité. C’est au contraire Marie qui est donnée en exemple par Jésus. Il nous montre ainsi que le vrai disciple est celui qui écoute ses paroles et les met en pratique (cf. Lc 6, 47). L’attitude de Marie, qui peut nous paraître choquante au premier abord, est en réalité celle du disciple : elle écoute son maître, et agira en fonction de ce qu’elle a entendu. Marthe, elle, semble inverser l’ordre des valeurs et sauter les étapes : elle s’active sans même prendre le temps de discerner le nécessaire du superflu.

Cependant, ne tombons pas dans le travers de vouloir opposer action et contemplation : notre action doit découler de notre contemplation ; l’amour du prochain provient de l’amour de Dieu et en est indissociable.

Axe d’effort

En cette année de la miséricorde, prenons le temps de nous asseoir aux pieds du Seigneur et d’écouter ce qu’il veut nous dire dans le chapitre 15 de l’Évangile selon saint Luc. Cherchons aussi comment nous pouvons agir concrètement pour que cette parole ne reste pas lettre morte.

Prière

Seigneur, mon Dieu
Que je ne sois jamais séparé de la Charité
Que ma lampe s’allume à sa flamme
Qu’elle me brûle
Qu’elle éclaire les autres
Qu’elle ne s’éteigne jamais.
Amen.

— Saint Colomban

Méditation de Corentin
Texte liturgique © AELF
Image : Maurice Denis, Marthe et Marie, 1896.